L'industrie de la mode fait face aux coûts du Brexit

9 Avr 2021
Temps de lecture estimé : 5 minutes
L'industrie de la mode fait face aux coûts du Brexit
9 Apr 2021
Temps de lecture estimé : 5 minutes

L’industrie de la mode au Royaume-Uni est mise à rude épreuve depuis l’entrée en vigueur du nouvel accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne. Cette filière est un réseau complexe et internationalement connecté, qui contribue fortement au succès commercial de ses grandes marques de prêt à porter et à la créativité de ses stylistes. Par conséquent, elle est également plus exposée aux restrictions en matière de circulation de travailleurs et de marchandises.

 

Comment le Brexit affecte-t-il le commerce de la mode au Royaume-Uni ?

74 % des exportations britanniques de mode et de textile sont à destination de l’UE. La mode et le textile représentent la plus grande partie des industries créatives britanniques, avec une croissance annuelle de 11 %, apportant grand nombre d’emplois et une innovation importante pour le Royaume-Uni.

Bien que l’accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et l’UE permette des échanges sans droits de douane ni quotas, il existe plusieurs restrictions, conditions et contrôles aux frontières qui créent des frictions importantes dans les flux commerciaux. Contrairement aux contraintes liées à la Covid-19, qui devraient être levées à un moment donné (et le plus tôt sera le mieux !), les obstacles liés au Brexit sont structurels. Ils vont perdurer et les entreprises doivent s’y adapter. Il est toujours possible que les partis concernés décident finalement d’assouplir certaines de ces nouvelles limitations, mais les entreprises ne peuvent encore pas y compter si elles veulent éviter d’être coupées des marchés du bloc européen.

 

En quoi consistent les restrictions liées au Brexit dans le secteur de la mode ?

Le problème crucial pour l’industrie de la mode concerne probablement les « règles d’origine » inscrites dans l’accord entre le Royaume-Uni et l’UE. Pour chaque produit, un pourcentage maximal autorisé de « matières non originaires » (composants ne provenant ni du Royaume-Uni ni de l’UE) est spécifié. Si cette règle est enfreinte, le produit ne peut pas être exporté vers l’UE en franchise de droits. Cela signifie que les entreprises britanniques ne peuvent plus se contenter d’importer des marchandises d’Asie, de les reconditionner au Royaume-Uni, puis de les réexporter vers l’UE. Si elles le font, ces marchandises devront payer deux fois la TVA et les droits de douane, d’abord à leur arrivée au Royaume-Uni, puis à leur arrivée dans l’UE. Cela risque d’avoir un impact considérable sur les chaînes d’approvisionnement de toutes les industries qui dépendent de l’importation et l’exportation de marchandises.

Vous voulez en savoir plus sur ces restrictions ? Lisez les 8 informations à retenir sur les règles d’origine.

 

Le retour des contrôles aux frontières

Un autre obstacle critique concerne le retour des contrôles à la frontière, que ce soit pour des raisons douanières ou sanitaires et phytosanitaires (SPS). Ces contrôles créent de nouvelles procédures à respecter qui ne sont pas encore entrées dans les pratiques des entreprises. Elles sont perçues pour le moment comme une perte de temps et d’énergie considérable. Par ailleurs, le marquage des produits risque également de poser un problème. Désormais, tous les produits fabriqués au Royaume-Uni porteront le nouveau marquage « UKCA », qui se distingue du marquage européen « CE ».

Les produits peuvent porter les deux marquages, mais seulement jusqu’à ce que les réglementations changent, ce qui risque d’arriver rapidement si le gouvernement britannique fait usage intensif de sa « liberté réglementaire » nouvellement acquise. Cela pose des risques considérables pour les entreprises exportatrices britanniques : leurs produits fabriqués au Royaume-Uni (et donc avec un marquage « UKCA ») ne peuvent être exportés vers l’UE que si l’UE considère les réglementations britanniques comme équivalentes. Les sociétés ont besoin de stabilité. L’insécurité politique liée à ces réglementations entraînent beaucoup de stress alors que les efforts des dirigeants devraient être entièrement tournés vers la productivité.

 

Price tag with "made in UK" text

 

Complexité de l’accès à la main-d’œuvre

Le secteur du commerce de détail britannique est déjà soumis à de fortes tensions, pour des raisons structurelles, mais aussi en raison de la crise sanitaire : Plus de 175 000 emplois ont été perdus dans l’ensemble du secteur de la mode. En plus de ces défis et des nouveaux obstacles physiques liés au Brexit, l’accès aux talents européens sera également limité pour les entreprises britanniques. La liberté de circulation laissera place à un système d’immigration plus restrictif.

Cela signifie que même si une entreprise peut recruter quelqu’un en Europe, cela entraînera un surcoût important, principalement dû aux formalités administratives supplémentaires. De même, les ressortissants britanniques qui envisagent de se rendre en Europe pour affaires quelques jours, semaines ou mois, risquent d’être confrontés à des difficultés liées aux permis de travail, qui sont susceptibles de limiter leur capacité à opérer librement en Europe.

Comparez le coût de la main-d’œuvre de grandes villes européennes avec notre comparateur de coûts salariaux.

Comment s’adapter aux perturbations liées au Brexit qui attendent l’industrie de la mode ?

4 façons d’assurer la poursuite des échanges commerciaux avec l’UE.


Le Royaume-Uni a exporté pour près de 6 milliards de livres sterling de vêtements et d’accessoires vers l’UE en 2019.

Que peuvent faire les entreprises pour s’adapter et conserver leurs clients européens ?

Il existe plusieurs solutions que les entreprises du monde de la mode britannique peuvent adopter pour surmonter ces obstacles :

  1. Créer une entreprise dans l’UE à proximité de la maison mère, par exemple dans la région voisine proche du Royaume-Uni – les Hauts-de-France. De là, vous pouvez facilement accéder au marché européen et mondial grâce à son hub logistique.
  2. Recruter des talents qualifiés localement dans l’UE, pour éviter les obstacles liés aux permis de travail.
  3. Utiliser des composants et des matériaux provenant de l’UE dans vos processus de production. Les composants provenant de l’UE, puis transformés au Royaume-Uni avant d’être réexportés vers l’UE ne sont soumis à aucun droit de douane lié aux règles d’origine.
  4. Adapter votre chaîne d’approvisionnement en utilisant de nouveaux services de transport, de distribution et de logistique, proposés par les entreprises internationalement reconnues des Hauts-de-France, afin de conserver la satisfaction de vos clients.

 

Un accompagnement personnalisé pour s’implanter dans l’UE.

Dans ce monde post-Brexit, trouver le bon site peut être un véritable défi. Certaines entreprises contactent une multitude d’intervenants dans leur recherche. Elles se retrouvent rapidement noyées dans une quantité d’informations rarement structurées, parfois non pertinentes et souvent redondantes. Les agences de promotion des investissements sont de bons centralisateurs. Elles utilisent leur réseau local pour rassembler des données fiables qui répondent strictement à vos besoins d’information.

Êtes-vous une entreprise du secteur de la mode, touchée par les nouvelles conditions commerciales entre le Royaume-Uni et l’Union européenne ? N’hésitez pas à nous contacter pour obtenir une analyse personnalisée des obstacles que vous rencontrez et des solutions que les Hauts-de-France peuvent vous apporter.

L’accompagnement de Nord France Invest comprend une gamme de services 100 % confidentiels et gratuits, coordonnés par un expert dédié que nous affectons à votre projet. Le coût de nos prestations est pris en charge par nos financeurs : le Conseil Régional des Hauts-de-France et la Chambre de Commerce et d’Industrie des Hauts-de-France.

Notre méthodologie s’articule autour de 4 étapes :

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Sources: Fashion Roundable, British Fashion Council, Financial Times