Relocalisation d’entreprise : l’importance de l’écosystème
Difficultés d’approvisionnement, ruptures de stocks sur certaines catégories de produits, le COVID-19 a fortement impacté l’économie.
En mettant en lumière les fragilités d’un système où les sites de production et les bassins de consommation sont souvent très éloignés, la crise sanitaire a contribué à rouvrir le débat sur la relocalisation des entreprises françaises.
Plusieurs secteurs stratégiques, comme la santé, ne pas été épargnés. En conséquence, les pouvoirs publics font de la relocalisation des industries un cheval de bataille.
Les entreprises pourraient aussi y trouver leur compte à condition de trouver un écosystème productif adéquat pour accompagner leur développement.
Relocaliser en France, un enjeu accentué par la crise sanitaire
La crise sanitaire a mis le doigt sur les limites d’un modèle de production mondialisé.
En temps normal, le choix des entreprises de délocaliser leurs activités est motivé par la perspective de réaliser des économies, notamment sur les coûts de main d’œuvre. Mais, dans le contexte actuel, l’éloignement des sites de production s’avère problématique.
La crise a dévoilé des fragilités, y compris sur des secteurs stratégiques, si bien que la relocalisation des industries est revenue au centre des débats.
Début septembre, le Gouvernement a présenté un plan de relance de 100 milliards d’euros, baptisé France Relance. Un large volet de ce plan est justement destiné à la relocalisation des filières industrielles.
Au-delà de cette « injonction » à relocaliser l’activité sur le territoire national, il convient d’abord de se questionner sur les facteurs-clés de succès d’une relocalisation de son activité.
Les critères de localisation « classiques » ne suffisent plus
Traditionnellement, le choix d’un site d’implantation reposait sur deux types de critères : les critères financiers et la localisation du site.
Dans cette optique, les critères financiers s’apparentent essentiellement à une analyse des coûts :
- Coût de la main-d’œuvre : évaluation des niveaux de salaire
- Coûts immobiliers
- Coût des utilités (électricité, eau, gaz,…)
- Coût logistique : circulation et entreposage des matières premières et des produits finis ou semi-finis
- Fiscalité
- Aides publiques à l’installation
Outre ces critères purement comptables, les entreprises fondaient aussi leur décision d’investissement sur la localisation du site. La qualité des infrastructures de transport demeure évidemment essentielle dans une logique d’approvisionnement, d’accessibilité et de circulation des marchandises.
Néanmoins, dans le contexte actuel, la primauté des critères financiers doit être relativisée. Il convient de pondérer la décision en y intégrant des critères qualitatifs et, en particulier, l’existence d’un écosystème propice au développement de l’activité.
De même, la qualité des infrastructures de transport gagne à être revue à l’aune de la situation de crise, au cours de laquelle le transport de marchandises s’est trouvé altéré.
Aujourd’hui, force est de constater que la seule prise en compte de ces critères d’implantation d’entreprise « classiques » ne garantit plus la réussite du projet d’investissement. Parmi les facteurs-clés de succès, il ne faut pas sous-estimer l’importance de l’écosystème local.
L’importance de l’écosystème dans les choix de relocalisation
Envisager la relocalisation exclusivement sous le prisme financier, c’est se priver d’une vision d’ensemble qui engloberait tous les facteurs de risque et de réussite. Une fois la « bonne opération » réalisée, l’implantation pourrait bien virer au cauchemar.
La prise en compte de l’écosystème dans la décision d’investissement permet une meilleure évaluation des risques et des opportunités à moyen et long terme.
Du point de vue de la main-d’œuvre, par exemple, l’approche par le coût du travail se heurte à des limites certaines. Certes, on peut faire des économies avec une main d’œuvre moins chère. Mais le pari sera-t-il gagnant si les salariés sont peu qualifiés ou difficiles à recruter ?
En étudiant attentivement l’écosystème, on aurait pu anticiper (et donc éviter) des coûts de formation ou de recrutement parfois plus élevés que les économies espérées.
Cet exemple illustre l’importance d’un environnement favorable au développement de l’activité. Mais quels sont concrètement les critères qualitatifs à prendre en considération quand on raisonne en termes d’écosystème ?
Les critères liés à l’écosystème
De manière générale, évaluer un écosystème revient à s’assurer que l’entreprise disposera sur le territoire de toutes les ressources nécessaires au déploiement de son activité.
Ces critères qualitatifs couvrent par nature des champs très divers : ressources humaines et formation, profondeur du réseau, vitalité économique du territoire,…
Ils reposent en partie sur la subjectivité des décisionnaires ou de l’équipe en charge du projet de relocalisation. Il appartient évidemment à chacun de les pondérer en fonction de ses besoins, de ses attentes et des spécificités de son activité.
Toutefois, nous avons listé ci-dessous les critères qui nous apparaissent comme les plus essentiels :
- La disponibilité et le niveau de compétences de la main d’œuvre locale : dans quelle mesure le territoire offre-t-il les compétences nécessaires au développement de notre activité ?
- L’offre de formation : dans quelle mesure pourra-t-on recruter de nouveaux collaborateurs en adéquation avec nos besoins en ressources humaines ?
- L’existence de laboratoires de recherche
- La présence de méga-plateformes d’innovation, pôles de compétitivité réunissant sur un même lieu des acteurs du monde de la recherche, de l’enseignement supérieur et des entreprises.
- La présence d’un réseau actifs de fournisseurs et de sous-traitants : allons-nous trouver localement les fournisseurs de matières premières et les diverses compétences externes nécessaires (services associés, installateurs, designers, partenaires de développement, fournisseurs de machines ou de matériels, …) ?
- L’existence d’un tissu d’entreprises du même secteur
- La présence de sites de production ou de sites d’accueil plug-and-play : peut-on trouver facilement et rapidement un site où s’installer ?
- L’existence de partenaires publics et/ou privés
- Les fonds d’aide thématiques et les appels à projet
Comment trouver le bon écosystème pour son activité ?
Trouver le bon écosystème n’est pas une mince affaire. Il faut en effet évaluer une multitude de critères et donc mener une étude qualitative sur les différents territoires envisagés. Cette étude doit servir à faire émerger les avantages comparatifs de chaque territoire.
Pour vous aider dans cette tâche, vous pouvez vous appuyer sur les agences de promotion économique. Elles disposent de ressources et d’une vue d’ensemble sur ces critères liés au dynamisme économique du territoire.
Selon vos besoins, elles vous donnent aussi une visibilité sectorielle pour vous assurer que vous trouverez au niveau du territoire tous les « ingrédients » indispensables à la réussite de votre projet.
Un projet de relocalisation dans les Hauts-de-France ? Les équipes de Nord France Invest vous apportent toutes les précisions nécessaires pour évaluer l’écosystème local et vous accompagnent dans le choix du site idéal.