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C’est devant une salle de 200 personnes que 14 speakers de haut niveau ont débattu le 10 octobre dernier autour des questions de la transformation des entreprises.
Retour sur une troisième édition de l’Investor Day, riche en enseignements.
1.
🏭 Pour Anais Voy-Gillis, Docteure en géographie spécialiste de la réindustrialisation et chercheuse à l’IAE de Poitier, la course à la réindustrialisation est une compétition mondiale dans laquelle les gagnants seront ceux développent une approche systémique.
Mais où en est réellement la réindustrialisation de la France ? Quels en sont les enjeux ?
2.
🌱 La décarbonation est un enjeu environnemental et de compétitivité collectif, illustré par le duo ArcelorMittal – Communauté Urbaine de Dunkerque.
La synergie entre entreprises et pouvoirs publics est une des clés principales du succès.
3.
🗣️ L’IA représente de fabuleuses opportunités, notamment celle de simplifier l’accès au numérique.
Mais attention ! Il faut développer des IA responsables et s’assurer de leur régulation en amont pour éviter de légiférer en aval.
Je veux découvrir les opportunités et menaces de l’IA.
4.
🦾 Suite à la désindustrialisation et au manque d’investissement dans l’outil productif français, l’Hexagone accuse un très grand retard en termes de digitalisation.
Or, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la robotisation n’est un enjeu ni de coût du travail, ni de disponibilité du personnel. Mais de compétitivité.
Les pays faisant appel à une très grande main d’œuvre sont également très robotisés. La Corée par exemple, compte à elle seule 1 000 robots pour 10 000 emplois et la Chine 322. Là où l’Allemagne se positionne à 397 et la France à 163.
Il est urgent pour nos entreprises d’entreprendre leur transformation digitale dès maintenant, au risque d’être dépassées dans 5 ans.
5.
🤝 Les startups, sources d’innovation et disposant d’une grande agilité, ont un rôle important à jouer dans la transition des entreprises.
Et inversement. Les entreprises sont la clé du développement final des startups en leur offrant un soutien et la possibilité de tester leur procédé à grande échelle.
Cette édition marque un tournant pour l’événement.
Sur la forme.
Les tables rondes de 4 à 5 personnes laissent la place à des débats dynamiques à deux voix et des interventions solo.
Un moyen d’aller plus en profondeur dans le sujet et de rassembler des points de vue complémentaires sur une même thématique.
Et pour la première fois cette année, la digitalisation de l’événement permet un réel échange avec la salle.
Au travers d’une application, les membres de l’assemblée ont pu s’exprimer sur les thèmes débattus et poser leurs questions aux intervenants, venant enrichir les débats.
Pour eux, décarbonation est synonyme d’avenir, mais aussi de sobriété et d’opportunités. Et la première action à mener pour réussir la décarbonation en région est de faciliter l’émergence des projets de production locale d’énergie par les industriels et de créer un cadre fiscal incitatif.
La grande priorité pour la transition numérique, incarnée pour l’assemblée par l’agilité, l’innovation et elle aussi l’avenir, est d’intégrer l’IA, la robotisation et l’automatisation dans les processus de production.
Globalement, sur une échelle de 1 à 5, la salle estime que la région est prête à relever les défis écologiques débattus lors de cette matinée à 3.7 points.
Dans la typologie de speakers
L’essence de l’événement est de donner la parole aux dirigeants d’entreprises étrangères présentes en région.
Il était important de leur laisser la place centrale dans les débats.
7 grandes entreprises ont répondu à notre invitation : Microsoft, ArcelorMittal, Li-Cycle, SKF, IBM, ABB et Accenture.
Des témoignages appuyés par l’expertise de deux experts sur les questions de réindustrialisation, Anaïs Voy-Gillis et de l’impact de l’IA dans notre société, Akim Oural.
Mais cette année, la Région a également souhaité donner la parole à deux startups dans le but de :
Dans le choix du thème
Pour cette 3e édition, plutôt que de revenir sur les atouts et opportunités de développement du territoire, la Région a fait le choix de traiter une thématique technique.
« Décarbonation et numérique au service de la transformation des entreprises. »
Un sujet d’actualité, primordial pour le développement et la compétitivité des entreprises et des territoires.
Un chagement majeur, souligné par Philippe Beauchamps, Conseiller régional délégué aux entreprises et président de la commission « Au travail », qui a ouvert et clos ce rendez vous business.
« Pour ceux qui n’étaient pas présents lors des éditions précédentes, nos deux premières versions s’attachaient à présenter nos succès. Les classements 2022 nous positionnent toujours très bien sur l’attractivité industrielle et globale. Mais je trouve que choisir un thème technique est excessivement important au moment auquel on se trouve. Je pense qu’aujourd’hui, 90% des sujets que les industriels vont avoir à aborder dans les années à venir sont rattachés aux transformations liées à la décarbonation et au numérique. »
Les speakers invités ont pu débattre de 2 facteurs majeurs de transformation pour les entreprises : la décarbonation et la digitalisation.
Anaïs Voy-Gillis, première intervenant de la matinée et spécialiste de la réindustrialisation, a fait le point sur la position de la France dans la compétition mondiale à la souveraineté industrielle. Ses enjeux, leviers et les défis qui restent à surmonter.
« La réindustrialisation sera complexe, longue et coûteuse. Mais c’est se donner les moyens de notre réussite. »
Lire la synthèse de l’intervention d’Anaïs Voy-Gillis « Où en est la réindustrialisation en France ? »
La première partie de la matinée, consacrée à la décarbonation comme facteur de compétitivité des entreprises, a été lancée par Duo ArcelorMittal – Communauté Urbaine de Dunkerque.
Ce témoignage à deux voix a permis de mettre en avant le rôle déterminant des collectivités dans la décarbonation des entreprises et in fine des territoires.
« Nous travaillons à définir des axes et enjeux communs. Cette feuille de route commune représente un très gros travail. Le GIP Euraénergie fait le lien entre le tissu économique et les collectivités pour accélérer cette transformation. » Rafaël Ponce, DGA de la Communauté Urbaine de Dunkerque
« A Dunkerque, la circularité, nous la pratiquons depuis une 40aine d’années. Les synergies que nous pouvons avoir avec les pouvoirs publics et les autres industriels rebouclent sur ces sujets et nous permettent de partager des investissements et des solutions communes. » Thierry Flament, Directeur du site ArcelorMittal de Dunkerque
Le débat entre Li-cycle et SKF a quant-à lui mis en lumière la transition énergétique comme facteur déterminant dans le processus de transformation industrielle de la région.
Un processus qui se révèle être un véritable atout pour l’attraction de nouveaux investissements, comme en témoigne Alessandro Tripoli Directeur commercial Europe du Sud de Li-Cycle :
« Nous avons choisi la France, car c’est le pays européen en première ligne dans la lutte contre le changement climatique avec une très forte volonté politique d’accompagner la transition écologique et industrielle. Ce marché a un très fort potentiel local grâce aux différents projets d’implantation des gigafactories. »
Mais qui doit s’inscrire dans un processus beaucoup plus large, sur l’ensemble du cycle de vie du produit.
« L’écoconception sur l’ensemble du cycle de vie permet de passer d’une notion de prix de vente à l’idée de valeur et d’impact du produit. Pour les roulements d’avion nous travaillons sur le poids, la vitesse, la matière, l’intervalle de maintenance et le reconditionnement. Ce dernier point représente 10 % du chiffre d’affaires de Valenciennes et un bilan économique à -90 % de CO2. » Vincent Megret, Directeur Général de SKF
Un parfait rappel de l’importance de la dynamique Rev 3, souligné par Frédéric Motte, Conseiller Régional – Président de la Mission REV3 – délégué à transformation économie régionale
La seconde partie de la matinée était consacrée à la transformation numérique des entreprises.
Le débat entre Akim Oural, Ex-Président d’Open Data France et Philippe Limantour, Directeur Technologique et Cybersécurité de Microsoft était centré sur les opportunités que représente l’IA, formidable atout pour l’économie régionale.
« Notre unité Microsoft Research a travaillé au développement, depuis les prémices de l’idée jusqu’à l’exécution, d’une IA qui soit responsable. Ces nouvelles IA vont révolutionner la vitesse avec laquelle les hommes et les femmes vont pouvoir accéder au numérique. Elles vont simplifier le complexe de la technologie. C’est la grande chance offerte par ces IA. » Philippe Limantour
Ainsi que les risques que représente un outil d’une telle puissance, sans garde-fou.
« Il faut que la technologie arrive toujours au bon moment et au bon niveau car il faut qu’elle soit implémentée, gouvernée et régulée par des humains. Ce qui est inquiétant c’est cette frénésie permanente de la technologie sans prise en compte de ses conséquences. La technologie ne doit pas nous rendre esclave des objectifs d’optimisation de notre vie quotidienne.
Cela nécessite une régulation dès à présent pour éviter demain de légiférer a posteriori. » Akim Oural.
Juste après ce débat passionné, ce n’est pas un mais deux anniversaires que Béatrice Kosowski venait célébrer à l’Investor Day.
Celui cette année des 100 ans d’IBM à Lille et des 10 ans du centre de services.
Deux dates importantes, accompagnées de l’inauguration le jour même d’une académie dédiée aux grands systèmes et à l’IA.
« Nous inaugurons une académie dédiée aux grands systèmes et à l’IA avec le soutien de la région Hauts-de-France, de pôle emploi et de l’OPCO. Aujourd’hui, je sais que tous ces apprenants vont tous trouver un CDI à l’arrivée car nous sommes en train de les former dans des domaines où il y a des carences de profils. C’est de notre responsabilité de le faire et je suis ravie de pouvoir mener ce projet en Hauts-de-France. »
De nombreux développements à prendre, d’après les mots de la Présidente d’IBM comme « le témoignage d’un investisseur comblé et qui se projette vers l’avenir ».
Le dernier duo de la matinée était centré sur l’importance de la digitalisation de l’industrie.
Car contrairement à ce que l’on pourrait croire, « la robotisation n’est ni un enjeu de coût du travail, ni de disponibilité du personnel. C’est un enjeu de compétitivité » selon Fabien Laleuf, Directeur Général France d’ABB.
Et sur ce point, la France accuse un grand retard d’après Max Blanchet, Senior Managing Director d’Accenture Stratégie – Responsable de l’industrie 4.0 pour l’Europe, avec un taux de maturité digital de 48%.
Or, « la vitesse compte et il faut être capable, lors d’une disruption, de rapidement se réorganiser sur l’ensemble de la chaîne de valeur. »
Une digitalisation qui permettra de rendre l’industrie plus attractive, de mieux maîtriser son empreinte carbone en imaginant de nouveaux process, mais également de faciliter le recrutement de jeunes talents.
Enfin, Behav et Buawei ont mis en avant l’importance du travail collaboratif gagnant-gagnant entre startups et grands groupes.
Les premières apportant aux secondes des technologies durables et des services innovants, alignés sur leurs objectifs de développement durable.
Et les groupes offrant aux jeunes pousses la possibilité de tester leurs procédés à échelle industrielle notamment.
Dirigeants d’entreprises internationales, startups, institutionnels et experts ont répondu à notre invitation pour cette 3e édition de l’Investor Day.
Découvrez les 14 intervenants.
L’Investor Day a désormais un visage !
Au-delà de changements dans la forme, cette édition s’accompagne également de la création d’un logotype dédié.
Ce dernier, aux couleurs de la Région Hauts-de-France, a pour vocation d’incarner l’identité de l’Investor Day.
Il symbolise :
✅ La dimension régionale de cet événement
✅ Et internationale des speakers invités
✅ Les partenariats établis et les relations solides avec les entreprises du territoire
✅ Notre engagement fort au service de ces dernières
Investor Day est un événement porté par la Région Hauts-de-France et organisé par Nord France Invest et les Etats de la France, dans la dynamique régionale Rev3.
Les débats cette année ont été animés par Laura Marzouk, Directrice générale adjointe au pôle Entreprises et Emploi de la Région Hauts-de-France.
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